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by Jimmy Ramahavory, Technical Advisor, Sexual and Reproductive Health, PSI
Le 23 février 2022, le projet Expanding Effective Contraceptive Options (EECO) dirigé par WCG Cares avec Population Services International (PSI) est financé par l’USAID, et le Collaboratif pour l’Accès au DMPA-SC de PATH-JSI ont organisé un webinaire sur l’introduction et la mise à l’échelle des méthodes de planification familiale (PF) autosoins en Afrique subsaharienne.
Les présentateurs – issus de PSI, de l’Association Béninoise pour le Marketing Social et la Communication pour la Santé (ABMS) et de PATH – ont discuté les évidences sur l’introduction de l’auto-injection DMPA-SC et le diaphragme Caya sachant que les méthodes autosoins ont le potentiel d’atteindre de nouvelles utilisatrices, d’élargir leurs choix et répondre à leurs besoins et préférences uniques.
Le modérateur de la réunion, Aminatou Sar de PATH, a souligné lors de son allocution d’ouverture que l’objectif de ce webinaire est surtout focalisé sur la nécessité de partager les expériences en matière d’évidences et de leçons apprises quant à l’introduction, la mise à l’échelle des méthodes PF innovantes jusqu’à son institutionnalisation. Elle a renforcé l’importance de l’innovation, en adressant les défis aux niveaux politique, stratégique et opérationnel.
Présentations
LEÇONS D’INTRODUCTION DU CAYA AU BÉNIN
Présentation de Dossou : 11:52 – 22:20
Monsieur Dossou a commencé avec le diaphragme Caya. Pour utiliser Caya, la cliente insère la coupe souple et flexible dans son vagin avant le rapport sexuel, où elle se trouve juste sous le col de l’utérus et empêche les spermatozoïdes. Le Caya a été développé par PATH pour répondre aux limitations des diaphragmes traditionnels. Contrairement aux anciens diaphragmes, qui n’ont jamais été largement disponibles en Afrique de l’Ouest, Caya est disponible en une seule taille et ne nécessite pas d’un examen pelvien par un prestataire. Cette méthode barrière peut être réutilisé jusqu’à deux ans.
Compte tenu du taux de prévalence contraceptive (TPC) à 13% et du besoin non satisfait à 35% au Bénin, toute introduction de nouvelle méthode pour élargir le choix est d’une importance capitale. Pendant la phase pilote de l’introduction du Caya au Bénin, le présentateur a souligné :
- l’importance d’une bonne coordination avec le Ministère de la Santé ;
- la collaboration avec les cliniques privées déjà en partenariat avec ABMS ;
- la création de la demande par les agents de communication interpersonnelle (CIP).
Les résultats d’une enquête opérationnelle ont montré des évidences que la méthode a été bien accueillie, des avantages les ont incitées à adopter la méthode, principalement :
- l’absence d’effets secondaires ;
- c’est une méthode non hormonale ;
- la méthode est facile à utiliser et contrôlée par la femme et elle peut arrêter à tout moment ;
- la méthode peut être utilisée conjointement au collier du cycle.
Pendant la phase pilote, sur 18 846 femmes touchées, 867 ont adopté la méthode dont la tranche d’âge se situe entre 25 et 34 ans représentant les 50,2% d’utilisatrices.
LEÇONS D’INTRODUCTION DU CAYA AU NIGER
Présentation de Boubacar : 22:53 – 30:30
L’étude de PSI Niger sur l’introduction du Caya a récemment été publiée dans Global Health: Science and Practice. Pour une introduction efficace du pilote au Niamey, Monsieur Boubacar a souligné :
- l’importance de la collaboration étroite avec les différents niveaux des structures ministérielles et les leaders communautaires ;
- la collaboration avec les centres de santé à la fois publiques et privés ;
- la création de la demande par les agents CIP y compris le suivi des femmes ayant adopté la méthode et le réapprovisionnement continu en gel Caya.
Les résultats de l’enquête opérationnelle ont montré les évidences ci-dessous :
- Raisons citées pour l’adoption de Caya : c’est autogéré avec une utilisation à la demande, une méthode non-hormonale qui peut répondre aux expériences antérieures non-satisfaisantes. A six mois, parmi les femmes enquêté, 76,7% ont continué leur utilisation de Caya.
- Le désir de grossesse constitue la principale raison d’arrêt de la méthode.
L’AUTO-INJECTION ET LE PROJET DELIVERING INNOVATIONS IN SELF CARE (DISC)
Présentation de Angel : 32:40 – 36:30
Compte tenu du faible taux de conversion (les femmes qui ont choisi d’auto-injecter) mondialement connu, dont seulement 15% des femmes dans le secteur privé et 50% dans le secteur public acceptent à s’auto-injecter, Mme Angel a noté la nécessité d’innover en matière d’autosoin pour améliorer l’interaction clients-prestataires dans l’offre de service en auto-injection. A cet effet, PSI a mis en place des stratégies pour inverser ces taux à travers une approche de formation innovante pour le renforcement de l’empathie, la confiance et la capacité des prestataires à soutenir les femmes qui peuvent choisir de s’auto-injecter. L’objectif principal étant ainsi de répondre aux craintes des clientes.
Les résultats de cette innovation ont montré que le taux de conversion a augmenté après le nouveau format de formation des prestataires. Compte tenu des résultats positifs du pilote, le projet est en train de mettre à l’échelle la nouvelle approche et d’inclure cette approche de formation dans le curriculum national.
MISE À L’ÉCHELLE DE DMPA-SC AU SÉNÉGAL :
Présentation de Kabore : 40:35 – 53:10
Monsieur Kabore a expliqué l’importance d’une mise en œuvre coordonnée d’un ensemble d’activités pour mettre à l’échelle le DMPA-SC depuis 2012 à 2020, avec une implication effective de tous les partenaires. Cette coordination se fait à travers ces piliers.
- Planification et préparation :
- Le leadership du ministère de la Santé joue un rôle essentiel au développement d’un plan de mise à l’échelle (y compris la mobilisation de ressources), mais également à la coordination aussi bien au niveau central que décentralisé. Il faut engager et collaborer étroitement à toute étape avec la direction centrale en charge de la PF dont la DSME (Direction de la Santé des Mères et Enfants), et incluant des décideurs régionaux et districts, des prestataires de services, et avec des autres partenaires de mise œuvre.
- En termes de renforcement de capacités, un manque de ressources pourrait constituer un obstacle. cet effet, des approches de formation e-learning et supervision en ligne ont permis d’économiser plus de ressources.
- Sécurisation du financement :
- Plusieurs bailleurs ont été mobilisés pour le financement du projet de mise à l’échelle dont BGMF (Bill and Melinda Gates Foundation), COF (Fond d’Opportunités Catalytiques), et USAID.
- L’Engagement du leadership du ministère de la Santé :
- Le leadership ministériel et la participation des autres parties prenantes sont importants pour le succès de l’auto-soin, l’auto-injection et le eLearning.
- Engagement rapproché avec la DSME a contribue a la diffusion des résultats de l’étude sure l’auto-injection, à l’intégration des indicateurs d’auto-injection, et au déploiement de la formation des prestataires à l’auto-injection.
- Suivi post formation :
- Le COVID-19 a constitué un défi pour le suivi sur le terrain. Nous avons dû nous adapter en mettant en place un suivi en ligne.
- Le suivi et la supervision post formation ont mis en évidence que les prestataires se sentent confiants et ont commencé à offrir le service après la supervision, passant de 56,2% avant la supervision à 98,5% après la supervision.
Conclusions
Les participants ont posé des questions tout au long du webinaire, et les panélistes y ont répondu dans le chat. Pour conclure le webinaire, la modératrice a demandé aux panélistes de partager quelques dernières réflexions :
- Importance d’instaurer un climat de confiance entre les femmes et les prestataires, et entre les femmes et les agents CIP, à travers la mise en place d’un système de formation innovant, un mécanisme de suivi et de supervision efficace et adapté au contexte de COVID-19.
- Engagement continu du ministère de la Santé à travers un leadership et une coordination efficaces tant au niveau central que décentralisé et sur tout le processus/étapes de mise en œuvre depuis l’introduction jusqu’à la mise à l’échelle et l’institutionnalisation.
- Mise en place d’une approche communautaire efficace qui engage non seulement les agents CIP, mais également les leaders communautaires.
- Des efforts conjoints des partenaires sont essentiels pour élargir l’accès.
- Les deux méthodes constituent des alternatives au déplacement vers le centre de santé, permettant d’alléger la surcharge de travail des prestataires. Elles offrent aussi une alternative pour répondre au problème de disponibilité de produits contraceptifs.
Jimmy Ramahavory, MD, MPH, works for Population Services International (PSI) as a Technical Advisor for Sexual and Reproductive Health (SRH). Jimmy has more than15 years of experience working on Family Planning and Reproductive Health (FP/RH) and HIV, dating back to when he first joined PSI Madagascar as a medical trainer for FP/RH services and other health areas. Before joining PSI’s global SRH team, Jimmy oversaw the implementation of multiple projects as Director of FP/RH and HIV for PSI/Madagascar.