Ce dont nous parlons ici reste entre nous, c’est confidentiel. » La scène se passe à Goromonzi, dans l’est du Zimbabwe. Penchée en avant, une tablette électronique à la main, Audrey Kanyemba montre une vidéo à un couple du village. Shane et Itai Ncube écoutent attentivement les explications sur l’utilisation d’un test de dépistage du sida à faire soi-même. Ce jour de novembre, Audrey, une volontaire de 28 ans, est venue leur offrir deux de ces autotests, dans le cadre d’une campagne de distribution organisée dans leur village pour la première fois.
On a les résultats tout de suite ?, interroge Itai, 21 ans, alors que son fils joue devant elle, pieds nus. Il faut juste attendre vingt minutes, explique Audrey. Shane, le mari, promet de le faire le soir même. Itai attendra le lendemain. Leur dernier test VIH remonte à trois mois. Cette fois, ils n’auront pas à se déplacer jusqu’au centre de santé. Pour ces deux villageois, ce n’est pas tellement un problème, la clinique n’est qu’à quelques centaines de mètres. Mais pour ceux qui doivent parcourir plusieurs kilomètres jusqu’au centre de santé le plus proche, cela fait une vraie différence.